Je fais parfois de la prospection pour mes client.es. Il arrive que certain.es aient des contacts qualifiés qu’il faut démarcher par téléphone. Il arrive qu’on me raccroche au nez, mais franchement, c’est rare. Dans 99% des cas, c’est une discussion sympa et cordiale. Et parfois ça débouche sur une vente.
La raison pour laquelle mes client.es me délèguent ce travail est souvent la même. Ce n’est pas parce qu’'ils et elles n’ont pas le temps (un peu, mais ça n’est pas la raison principale). Ça n’est pas parce qu’ils et elles ne savent pas vendre. C’est parce que ça les met mal à l’aise.
La génération Y, à l’origine du changement
La téléphonophobie c’est la peur du téléphone. Si c’est une vraie phobie pour certains, c’est surtout une angoisse, un malaise, une aversion pour les discussions téléphoniques.
C’est assez symptomatique de la génération Y (les personnes nées dans la fin des années 80) et des suivantes. Nous avons du mal à nous passer de nos smartphones mais nous préférons les modes de communication différés. SMS, Whatsapp et autres messages, la communication par écrit, par image et plus récemment par audios est privilégiée aux appels.
Un appel nous interrompt dans nos activités là ou les messages permettent une réponse différée, plus de liberté et d’indépendance.
Pourquoi le téléphone nous angoisse ?
Au téléphone, on ne peut pas préparer ce que l’on va dire et prendre le temps d’organiser ses pensées. Un enfer pour les timides. C’est d’autant plus compliqué quand l’enjeu est important : je parie que vous êtes moins stressé.e de répondre à vos parents qu’à un prospect, non ?
Mais, vous me direz, la discussion téléphonique est plus stressante qu’une discussion en vrai. Pourquoi ? Possiblement parce que par téléphone nous n’avons pas toutes les informations pour nous comprendre, notamment toute la partie non verbale.
La gestion du silence est aussi une source de stress : on ne sait jamais vraiment à quoi est dû un silence au téléphone. Problème de réseau ? Interlocuteur fâché ? Et puis difficile aussi de prendre le temps de réfléchir sans les silences qui sont beaucoup plus naturels dans les conversations en face à face.
Comment téléphoner sans stress ?
Préparez les premières phrases, quitte à les écrire et les répéter pour qu’elles deviennent naturelles. Notamment si vous prospectez ou que vous réalisez des entretiens par téléphone. Écrivez ce que vous voulez dire comme vous le direz vraiment au téléphone et prévoyez les réponses aux questions éventuelles.
Vous n’avez pas la réponse et vous paniquez ? N’ayez pas peur de dire que vous avez besoin de vérifier un point et que vous reviendrez vers votre interlocuteur à ce sujet.
Organisez-vous. Le téléphone est moins pratique qu’un mail car il n’y a pas de trace écrite. Certes, mais il est plus humain ! Alors mettez vos écouteurs pour avoir les mains libres et prévoyez de quoi noter.
Mettez vous à l’aise. Pas la peine de rajouter de l’inconfort à votre stress : ne téléphonez pas entre deux rames de métro !
Entrainez-vous ! Prenez le réflexe d’appeler en commençant par des situations simples (appeler vos proches ou réserver un restaurant). Le premier appel sera toujours beaucoup plus stressant que le centième : ça n’ira qu’en s’arrangeant !
Et si on vous appelle ? Respirez et décrochez. Ou ne décrochez pas et rappelez quand vous serez prêt.
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